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Installer borne recharge copropriété : cadre légal et aides
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Installer borne recharge copropriété : cadre légal et aides

Conseiller chez les nouveaux installateurs
Publié le
26.11.2025

Installer une borne de recharge en copropriété semble compliqué ? Vous n'êtes pas seul face aux démarches administratives, aux oppositions possibles et aux coûts imprévus. Ce guide décortique les deux solutions clés, le droit à la prise individuel encadré par la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) et l'infrastructure collective régis par la Loi Climat et Résilience, pour transformer ces obstacles en opportunités. Découvrez comment optimiser votre projet grâce aux aides financières comme le programme ADVENIR, les bonnes pratiques juridiques pour respecter les obligations du syndic, et des choix techniques adaptés à votre immeuble, le tout pour une mobilité électrique simplifiée, économique et conforme à la réglementation.

Comprendre vos droits : le cadre légal pour l'installation en copropriété

Avant de choisir une solution technique, il est essentiel de connaître le cadre légal qui régit l'installation de bornes en copropriété. Ces lois protègent votre droit tout en organisant la vie de l'immeuble.

Le contexte juridique évolue pour faciliter l'adoption du véhicule électrique, tout en respectant les spécificités des copropriétés.

Le droit à la prise : un droit individuel pour chaque résident

Le droit à la prise permet à tout locataire ou propriétaire d'installer, à ses frais, une borne de recharge sur sa place de parking privative. Cette disposition légale, encadrée par la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM), s'applique aux parkings clos et couverts.

La mise en place de ce droit repose sur l'ordonnance n°2020-71 et le décret n°2020-1720. Elle exige un comptage individualisé de la consommation et interdit de charger la copropriété pour ces travaux.

Les obligations de la copropriété : pré-équipement et rôle du syndic

Les copropriétés neuves ou en rénovation importante doivent respecter des obligations de pré-équipement. La Loi Climat et Résilience impose notamment que 20% des parkings dépassant 10 places soient pré-équipés depuis mars 2021.

Le syndic de copropriété joue un rôle central : il doit inscrire à l'ordre du jour de l'assemblée générale (AG) les demandes individuelles ou collectives. Pour les constructions récentes, des normes spécifiques s'appliquent concernant les dimensions des conduits électriques.

Les motifs légitimes d'opposition du syndic

Le syndic ne peut refuser un projet individuel que dans trois cas précis :

  • Une infrastructure collective de recharge déjà en place
  • Un projet collectif validé et en cours de réalisation
  • Une impossibilité technique prouvée par une expertise

En cas d'opposition, le syndic doit saisir le tribunal judiciaire dans les trois mois. Si aucun refus formel n'est émis dans les 3 mois, l'installation est automatiquement autorisée.

Solution 1 : l'installation individuelle via le droit à la prise

La première option, et la plus directe pour un résident, est d'exercer son droit à la prise. Voyons en détail les démarches à suivre, ainsi que les avantages et les inconvénients de cette approche individuelle. Ton de Gérard Martin : pratique et direct.

Les étapes clés de votre demande

Un propriétaire ou locataire en copropriété peut installer une borne individuelle en respectant une procédure encadrée. La première étape consiste à envoyer au syndic une lettre recommandée avec accusé de réception, décrivant précisément les travaux et incluant un plan technique et un schéma de raccordement. Le syndic n'a pas à obtenir un vote en assemblée générale (AG), mais doit informer les autres copropriétaires lors de la prochaine AG. Enfin, une convention est signée entre le demandeur et le syndic pour définir les modalités d'accès aux parties communes.

Avantages et inconvénients de la solution individuelle

Avantages :

  • Autonomie totale dans le choix de la borne et de l'installateur.
  • Rapidité de mise en œuvre, car indépendante d'un vote en AG.
  • Maîtrise directe de sa consommation et de sa facturation (souvent raccordée au compteur de l'appartement).

Inconvénients :

  • Coût potentiellement élevé pour le premier demandeur.
  • Risque de saturation électrique de l'immeuble en cas de multiples installations non coordonnées.
  • Solution peu optimisée et moins pérenne à l'échelle de la copropriété.

Qui paie quoi dans une installation individuelle ?

Le demandeur finance l'intégralité des dépenses : achat de la borne, frais d'installation par un professionnel IRVE, raccordement électrique et mise en service. La consommation est également à sa charge, via un raccordement à son compteur personnel ou un sous-compteur dédié. À noter : une TVA réduite à 5,5 % s'applique pour les travaux réalisés par un professionnel qualifié, et un crédit d'impôt de 75 % du coût (plafonné à 500 €) est éligible. En revanche, le programme Advenir est principalement réservé aux installations collectives.

Solution 2 : l'installation d'une infrastructure collective

Si l'approche individuelle est rapide, une solution collective s'impose souvent comme plus pérenne et équitable. Elle anticipe les besoins futurs, valorise le patrimoine commun et s'aligne sur les objectifs de transition écologique.

Les avantages d'une vision à long terme

Une infrastructure collective mutualise les coûts d'installation et optimise la gestion de la puissance électrique. Par exemple, dans un parking de 20 places, un réseau collectif réduit les frais unitaires de 30 à 50 % par rapport à des installations individuelles, selon les données du programme Advenir. Cela évite aussi des travaux répétés et garantit une solution évolutive, adaptée à l'augmentation prévue des véhicules électriques d'ici 2035, date d'interdiction des ventes de thermiques neufs.

Ce type d'installation valorise l'immeuble, un atout pour la revente ou la location. Un opérateur peut gérer la maintenance, déchargeant la copropriété de cette responsabilité. Un système de pilotage énergétique répartit l'électricité entre les véhicules, évitant les surcharges grâce à une puissance recommandée de 7,4 kVA. Enfin, la mutualisation peut ouvrir droit à des aides financières, comme le crédit d'impôt de 75 % du coût de la borne pilotable (plafonné à 500 €).

Les démarches : du vote en AG à la réalisation

Pour une solution collective, le projet doit être inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée générale (AG) par le syndic, à la demande d'un copropriétaire ou du conseil syndical. L'étude de faisabilité est votée à la majorité simple (article 24), suivie du vote des travaux à la majorité absolue (article 25). Une convention lie le syndic à l'installateur, définissant les responsabilités de chacun.

Si l'immeuble a plus de deux ans, la TVA réduite à 5,5 % s'applique sous conditions : facture unique pour l'achat et l'installation, borne conforme à la norme NF C 15-100, et intervention d'un électricien IRVE certifié. Le syndic joue un rôle clé pour coordonner les démarches, souvent en s'appuyant sur un prestataire spécialisé pour garantir la conformité technique et administrative.

Les différentes architectures techniques collectives

Deux options dominent : le raccordement sur le compteur des parties communes ou une colonne électrique dédiée. La première, simple à mettre en œuvre, est limitée en puissance et nécessite un sous-comptage fiable (compteur MID) pour une refacturation précise. Elle convient pour les petits parkings, mais reste risquée en cas de forte demande simultanée.

La colonne dédiée, recommandée pour les grands parkings, installe un nouveau point de livraison (PDL) géré par un opérateur. Ce PDL distribue l'électricité à chaque place via un câblage horizontal, garantissant une puissance suffisante (7,4 kVA conseillée) et une facturation transparente. Enedis peut préfinancer les travaux via le TURPE, répartissant les coûts lors du raccordement individuel. Pour les parkings de plus de 15 places, cette solution est incontournable. Elle bénéficie aussi du programme Advenir, offrant jusqu'à 3 000 € de primes pour les travaux de raccordement. Enfin, un électricien IRVE qualifié est indispensable pour garantir la conformité aux normes NFC-100 et aux contrôles CONSUEL.

Le financement de votre projet : coûts et aides disponibles

Le financement est central, qu'il soit individuel ou collectif. Heureusement, plusieurs aides de l'État permettent de réduire les dépenses, sous conditions.

Répartition des coûts : qui prend en charge l'investissement ?

Trois modèles dominent en copropriété. Le choix dépend des accords entre résidents.

  • Investissement par la copropriété : les coûts sont répartis entre tous les copropriétaires. Cette solution favorise l'équité mais peut rencontrer des résistances.
  • Investissement par les seuls utilisateurs : seuls les résidents bénéficiant du service financent l'installation. Cela évite de charger les non-électromobilistes, mais nécessite une gestion administrative plus complexe.
  • Tiers-financement par un opérateur : un acteur privé prend en charge l'infrastructure en échange de redevances. Le coût initial est nul pour la copropriété, mais engage les utilisateurs sur 15 à 20 ans.

Le programme ADVENIR : une aide précieuse pour les copropriétés

ADVENIR subventionne jusqu'à 50% des coûts d'infrastructure collective, avec un budget de 520 millions d'euros jusqu'en 2027. Une pré-validation sur mon.advenir.mobi est obligatoire avant les travaux.

  • 8 000€ HT pour les parkings jusqu'à 100 places, avec +75€ par place au-delà.
  • 5 000€ HT pour les travaux extérieurs (VRD et cheminement de câbles).

L'installateur doit être certifié IRVE et respecter les normes techniques, incluant l'accès non discriminatoire pour tous les résidents.

Les autres aides financières à ne pas négliger

Des dispositifs cumulables complètent le financement.

  • Crédit d'impôt : 75% des dépenses éligibles (jusqu'à 500€ par borne), sans condition de ressources. Le dispositif expire fin 2025.
  • TVA réduite : taux de 5,5% appliqué aux travaux d'installation, sous réserve d'un installateur qualifié en IRVE.
  • Aides locales : certaines collectivités proposent des subventions complémentaires. À vérifier localement.

Enedis offre une réfaction de 40% sur le raccordement électrique pour les infrastructures collectives. En combinant ces aides, le coût final peut être réduit de 30 à 60% selon le modèle.

Bien choisir son matériel et son installateur

Une fois la solution et le financement définis, le choix du matériel et du professionnel est une étape décisive. C’est le garant de la sécurité, de la performance et de la conformité de votre installation.

Prise renforcée ou borne murale (wallbox) : que choisir ?

La prise renforcée est une solution économique (jusqu’à 3,2 kW), plus sécurisée qu’une prise classique. Elle convient pour un usage ponctuel, mais sa lenteur de recharge limite son utilité quotidienne.

La borne murale, ou Wallbox, offre une puissance variable (3,7 à 22 kW) et une recharge rapide. Elle inclut des fonctionnalités intelligentes (pilotage à distance, suivi de consommation). C’est la solution idéale pour un usage régulier, garantissant sécurité et efficacité.

L'importance de la qualification IRVE

La qualification IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicules Électriques) est obligatoire pour les installations supérieures à 3,7 kW. Elle atteste des compétences techniques et de la conformité des installateurs.

Recourir à un professionnel certifié IRVE est indispensable pour bénéficier des aides publiques, comme le programme ADVENIR ou le crédit d’impôt. Cette qualification évite les risques électriques et protège l’installation du bâtiment, tout en optimisant la durée de vie de la borne.

Comment analyser les devis et sélectionner le bon opérateur ?

Pour un choix éclairé, demandez au moins 2 à 3 devis. Comparez les éléments ci-dessous :

  • Coût détaillé : Prix du matériel (marque et modèle de la borne) et de la main-d’œuvre. Vérifiez les frais annexes.
  • Frais supplémentaires : Raccordement, mise en service, gestion des aides. Un devis complet les inclut dès le départ.
  • Services inclus : Maintenance, supervision, support client. Vérifiez les interventions couvertes.
  • Durée des garanties : Sur le matériel (3 à 5 ans) et l’installation (1 à 2 ans). Une garantie étendue sécurise l’investissement.
  • Prix de l’électricité : Certains opérateurs incluent des tarifs préférentiels. Comparez les offres.
  • Expérience de l’installateur : Des références en copropriété garantissent une expertise des contraintes spécifiques.

Privilégiez les installateurs certifiés IRVE, capables de gérer les démarches administratives et les aides financières. Une analyse rigoureuse des devis évite les coûts cachés et garantit une installation durable.

Gérer la consommation : abonnement ou facturation à l'usage ?

L'installation est validée, mais la gestion quotidienne reste un choix stratégique. Le modèle d'abonnement offre une gestion centralisée, tandis que le système sans abonnement semble alléchant mais comporte des pièges cachés.

Le modèle avec abonnement : transparence et services

Le modèle avec abonnement est le plus répandu pour les bornes en copropriété. Il inclut des services essentiels : maintenance, assistance technique et gestion individualisée de la consommation via un système de supervision.

Par exemple, l'offre Zeplug propose un abonnement à partir de 4,90€/mois pour une borne 3,7 kW. Ce modèle délègue la complexité à un expert, évitant au syndic (bénévole ou professionnel) de gérer des relevés de compteurs ou des calculs de part individuelle.

Les tarifs de l'électricité sont fixes : 0,16€/kWh en heures creuses (convention 10 ans). L'abonnement garantit une facturation équitable sans surcharge imprévue, avec une électricité 100% verte certifiée.

La solution "sans abonnement" : une fausse bonne idée en copropriété ?

Le modèle sans abonnement semble plus simple, mais il transfère des coûts cachés vers le syndic. Qui relève les compteurs individuels ? Qui calcule les montants en fonction des heures pleines/creuses ?

La gestion manuelle de ces tâches alourdit le travail du syndic, qu'il soit bénévole ou rémunéré. Ces efforts se traduisent par des charges supplémentaires pour l'ensemble des copropriétaires.

En pratique, l'abonnement couvre les coûts de gestion et assure une tranquillité d'esprit. Il prévoit même des garanties (2 ans sur la borne) et des options de pilotage pour optimiser les heures de recharge.

Installer une borne de recharge en copropriété est un équilibre entre droits individuels et intérêt collectif. En respectant le cadre légal, en anticipant les besoins futurs et en s'appuyant sur les aides disponibles, chaque résident peut contribuer à une transition énergétique sereine, tout en préservant la valeur du patrimoine commun.

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